mardi 8 janvier 2013

SANS PAPIERS LILLE: infos du 7/01/13: la mobilisation s'accentue! montée en pu issance des actions de solidarité

BORDEAUX : rassemblement devant la préfecture Mercredi 9 janvier à 17 heures.

From: CSP59
Sent: Monday, January 07, 2013 11:59 PM
Subject: SANS PAPIERS LILLE: infos du 7/01/13: la mobilisation s'accentue! montée en puissance des actions de solidarité

 

Bonjour,

ci dessous les infos du 7/01/13

la mobilisation s'accentue! montée en puissance des actions de solidarité (voir rendez vous ci-dessous: Lille, Paris, Marseille, Bordeaux, Lyon)


1 – Communiqué du CSP59 du 7/01/2013 (Rappel)

2 - Appel à la mobilisation générale - FAUT-IL MOURIR POUR AVOIR DES PAPIERS ?

3 - Communiqué de soutien de La Marmite aux Idées.

4 – communiqué de l'UL CGT Roubaix

5 - Communiqué du MRAP Nord Pas de Calais

6 - Article Le Monde du 8/1/2013

7 – Article « Libération »

8 - photos de la manifestation du vendredi 4/01 à Paris


A Lille, besoin de couvertures, lingettes, thé, sucre, eau minérale, à déposer au local du CSP59 rue Bernos à Fives ou directement sur le parvis Saint Maurice...
Ce mercredi une temps fort à 18h place de la République/Parvis de droits de l'Homme
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LILLE : Rassemblement tous les jours 18H, Parvis de l'église Saint Maurice

PARIS : Rassemblement Lundi 7 janvier et tous les jours suivants jusqu’à la régularisation des sans-papiers de Lille devant le siège du Parti Socialiste à 18H00 – 10 rue de Solferino – Metro Solferino (Ligne 12)

MARSEILLE : RASSEMBLEMENT/ACTION DE SOUTIEN AUX GREVISTES SANS PAPIERS LILLOIS MARDI 8 JANVIER, 17H45, à la sortie du métro Vieux Port, devant l'office du Tourisme.

PARIS: APPEL A MANIFESTER à L’ASSEMBLEE NATIONALE

Départ à 14h30

RENDEZ-VOUS : Vendredi 11 janvier 2013 à 13H

Devant la Bourse du Travail 29, bd du Temple / 85, rue Charlot - Paris IIIe

(Métro République)

LYON : première action ce mardi 8 janvier, ailleurs …

BORDEAUX : rassemblement devant la préfecture Mercredi 9 janvier à 17 heures.



1 – Communiqué du CSP59 du 7/01/2013

Comité des Sans Papiers 59 (CSP59), 42 rue Bernos, 59800, Lille Fives – tél : 0680575061 – e-mail : csp59@wanadoo.fr


Le CSP59 déclare que :

Les sans papiers grévistes de la faim réunis en assemblée des grévistes, après avoir écouté la lecture du dernier communiqué dans lequel le préfet semble s’inquiéter de leur état de santé annoncent qu’ils, qu’elles acceptent de se faire perfuser en glucose, en sodium ou potassium selon les nécessités médicales.

Les sans papiers grévistes de la faim espèrent ainsi que l’esprit de dialogue dont le préfet parle permettra de prendre en compte leur situation de santé dans la perspective d’une régularisation à titre humanitaire.

Les sans papiers grévistes de la faim n’oublient pas leurs deux camarades grévistes de la faim expulsés au 59éme jour de leur grève de la faim.

Les sans papiers grévistes de la faim remercient l’ensemble des sans papiers, des soutiens qui se sont mobilisés et continuent de le faire partout pour eux et elles.

Le CSP59 :

- invite le préfet, Monsieur Dominique BUR, à visiter les sans papiers grévistes de la faim sur le parvis de l’église Saint Maurice ;

- appelle les élus (députés, sénateurs, régionaux, départementaux, municipaux), les personnalités (des arts, du sport, de la culture, du cinéma, de la littérature, religieuses, des sciences, etc.) à parrainer les sans papiers grévistes de la faim ;

- appelle à la poursuite de la mobilisation solidaire avec les grévistes de la faim pour que justice leur soit rendue par la régularisation.

Fait le 07/01/13

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1 - Appel à la mobilisation générale - FAUT-IL MOURIR POUR AVOIR DES PAPIERS ?


Faut-il mourir pour avoir des papiers ?

Lundi 7 janvier sera le 67ème jour de grève de la faim des sans-papiers de Lille. Les choses sont désormais dramatiquement simples : des vies sont en jeu.

Or le gouvernement continue de jouer l’épreuve de force contre ces femmes et ces hommes dont le seul crime est d’exiger d’être traitéEs dignement. Il joue le pourrissement de la grève en refusant toute ouverture au risque d’un drame qui peut arriver à n’importe quel moment. Cette situation est indigne et humiliante. Elle doit cesser.

Le Parti Socialiste de François Hollande, Emmanuel Valls et Martine Aubry doit agir maintenant pour la régularisation immédiate et sans condition des sans-papiers de Lille.

Signataires: Droits Devant!, Coordination contre le Racisme et l'Islamophobie (CRI), Parti des Indigènes de la République (PIR), Union des Travailleurs Immigres Tunisiens (UTIT), Femmes plurielles, Sortir du Colonialisme (SDC), CSP59, Fédération des Travailleurs Africains en France (FETAF), Fédération SUD Éducation, MRAP, l'Union syndicale Solidaires, comité de soutien marseillais aux grévistes sans papiers Lillois, Collectif de soutien au sans-papiers de Figeac, La Marmite aux Idées (Calais), les Amoureux au ban public, FSU 59/62, Fédération du Nord du Mouvement des Jeunes Communistes, Coordination Rhône-Alpes de soutien aux sans papiers, Centre d'Information Inter-Peuples ( Grenoble), 9ème Collectif, Ministère de la Régularisation de Tous les Sans-Papiers, Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT), CSP75, CSP92, CSP93, CSP 95, Association des Marocains en France (AMF), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Fédération Tunisienne pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), UNI*T (Union pour la Tunisie), Front Uni des Immigrations et Quartiers Populaires (FUIQP), Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés (FASTI), Union Juive Française pour la Paix (UJFP), Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (FASE), Gauche Anticapitaliste (GA), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Ras l'Front Isère, Force Citoyenne Populaire (FCP), Les Alternatifs, Forum Gardois des Migrants, Alternative Libertaire,


2 - communiqué de soutien de La Marmite aux Idées.

La Marmite aux Idées

Maison pour Tous, 81 boulevard Jacquard, 62100 CALAIS

lamarmiteauxidees@orange.fr

http://www.lamarmiteauxidees.sitew.com/

Calais, le 7 janvier 2013

CE QUE NOUS APPREND LA GRÈVE DE LA FAIM DES SANS-PAPIERS

Le mouvement des sans-papiers en grève de la faim nous surprend à la fois par la

détermination des grévistes et par la dureté des autorités face à ce mouvement.

Dureté face aux exploités qui revendiquent leurs droits, mais 20 milliards de cadeaux

fiscaux en pleine austérité budgétaire. Mieux vaut avoir un compte en Suisse qu'être sans-papier.

Nous pouvions croire cette politique d'un autre âge, elle est celle de notre époque.

Dureté pour maintenir des personnes dans une situation d'hyper-précarité, entre expulsion et

exploitation. Le rôle d'un ministre de l'intérieur est-il de mettre à la disposition de patrons – voyous

une main d'oeuvre hors de tout droit ? À regarder la succession des lois qui ont précarisé la situation

administrative des étrangers et qui ont fabriqué des sans-papiers au fil de ces dernières années, on

peut le penser.

Détermination des sans-papiers, au point de mettre leur vie en jeu pour accéder à leurs

droits. Détermination qui réveillera sans doute des souvenirs dans une région ouvrière comme le

Nord – Pas-de-Calais, et qui nous rappelle qu'il n'y a pas de droits sans conquête.

Les sans-papiers doivent être régularisés.

3 – communiqué de l'UL CGT Roubaix

Faut-il mourir pour avoir des papiers ?

Ce Lundi 7 janvier est le 67ème jour de grève de la faim des sans-papiers de Lille. Les choses deviennent dramatiques.

Pour que le changement tant espéré par certains deviennent réalité …Nous appelons les responsables politiques et d’Etat …Le Président de la République, Monsieur le Ministre de l’intérieur , Monsieur Le préfet à prendre leurs responsabilités à savoir : ATTENDEZ VOUS LEURS REGULARISATIONS A TITRE POSTHUME ?

La CGT de ROUBAIX et Environs soutient la lutte des sans papiers de lille et des environs.

4 - Communiqué du MRAP Nord Pas de Calais

Faut-il mourir pour avoir des papiers ?

Lundi 7 janvier sera le 67ème jour de grève de la faim des sans-papiers de Lille. Les choses sont désormais dramatiquement simples : des vies sont en jeu.

Or le gouvernement continue de jouer l’épreuve de force contre ces femmes et ces hommes dont le seul crime est d’exiger d’être traitéEs dignement. Il joue le pourrissement de la grève en refusant toute ouverture au risque d’un drame qui peut arriver à n’importe quel moment. Cette situation est indigne et humiliante. Elle doit cesser.

Le Parti Socialiste de François Hollande, Emmanuel Valls et Martine Aubry doit agir maintenant pour la régularisation immédiate et sans condition des sans-papiers de Lille.

Rassemblement Lundi 7 janvier et tous les jours suivants jusqu’à la régularisation des sans-papiers
Parvis de l'Eglise Saint-Maurice à Lille

Le MRAP Nord - Pas de Calais appelle à la poursuite et à l'amplification de la mobilisation

www.mraplille.fr/
Retrouvez MRAP Lille sur Facebook
contact@mraplille.com
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MRAP DE LILLE ET SUD METROPOLE
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Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples
Comité de Lille et sud Métropole – 23 rue Gosselet – 59000 LILLE
tél/fax : 03 20 85 13 18
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5 - Article Le Monde du 8/1/2013

Un mouvement de grève de la faim de sans-papiers démarré il y a plus de deux mois pourrait prendre de l'ampleur : leurs soutiens ont décidé, à partir de lundi 7 janvier, de se rassembler tous les jours, à 18 heures, devant le siège du Parti socialiste, à Paris. Une mobilisation délicate à gérer pour le PS, alors que le 28 novembre 2012, le ministère de l'intérieur a publié une circulaire censée faciliter les démarches de régularisation pour les étrangers en situation irrégulière.

Le mouvement est parti de Lille, le 2 novembre 2012, quand plus d'une centaine de personnes ont décidé d'entamer une grève de la faim afin d'obtenir des papiers en occupant une église. Après avoir investi le bâtiment pendant quelques heures, les grévistes en ont été expulsés. Mais depuis, ils campent sous une grande tente sur le parvis de l'édifice religieux et refusent de quitter les lieux tant qu'ils n'auront pas obtenu gain de cause.

Pendant plusieurs semaines, la grève de la faim de ces étrangers, principalement d'origine algérienne, n'a pas mobilisé au-delà de la métropole lilloise, théâtre régulier de manifestations de ce genre. Mais au fil des jours, leur situation a suscité l'intérêt d'organisations de défense des droits des étrangers comme le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) ou le Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti). Le syndicat de la fonction publique FSU leur a emboîté le pas, suivi aujourd'hui par plusieurs partis du Front de gauche.

"NANO-ÉVÉNEMENT"

A l'origine, la mobilisation des sans-papiers de Lille fait suite à des crispations de longue date entre une association locale, le CSP 59 – qui soutient les grévistes – et la préfecture du Nord. En 2007, après l'élection de Nicolas Sarkozy, le CSP 59, jugé trop radical, a été exclu d'un dispositif local qui permet aux associations de la région d'avoir rendez-vous une fois par mois en préfecture afin d'y faire passer un certain nombre de dossiers de régularisations.

Cette "exception lilloise", comme la qualifiaient les militants, avait été peu médiatisée. Le dispositif était parfois appelé "accord Delarue", du nom du médiateur qui avait été envoyé en 2004, du temps du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, pour déjà, à l'époque, mettre fin à une grève de la faim d'étrangers sans papiers.

Aujourd'hui, la direction du PS tente de relativiser la situation, estimant que c'est un "nano-événement qui ne mérite pas d'être monté en épingle". Le PS n'a, à ce titre, aucune critique à émettre concernant la politique d'immigration de Manuel Valls. "Le parti soutient totalement la politique du gouvernement en matière d'immigration", explique un proche du premier secrétaire, jugeant cette politique "équilibrée". "Il ne faut pas que les associations se méprennent, Manuel Valls ce n'est pas Claude Guéant !", ajoute-t-il.

"REVOIR CETTE CIRCULAIRE"

A Lille, Martine Aubry, maire de la commune, très engagée en faveur des étrangers en situation irrégulière du temps où le PS était dans l'opposition, se tait depuis le début du mouvement. Les grévistes ont seulement pu rencontrer son premier adjoint, Pierre de Saintignon, le 3 janvier, après avoir brièvement tenté d'occuper les locaux de la municipalité.

Afin de déminer la situation, la préfecture du Nord a accepté d'examiner les dossiers des grévistes. Une maraude sociale a aussi été mise en place depuis le 4 janvier, avec la Croix-Rouge, pour leur suivi social et sanitaire, la quarantaine de sans-papiers qui restent encore en grève de la faim alternant les séjours à l'hôpital pour y être perfusés et les nuits sous tente. Le 30 décembre, la préfecture a toutefois éloigné vers l'Algérie deux des grévistes qui faisaient l'objet d'une obligation de quitter le territoire français antérieure à la mobilisation.

Au ministère de l'intérieur, où l'on a reçu une délégation d'associations, le 4 janvier, on explique que la feuille de route des régularisations reste la circulaire du 28 novembre. "Si on l'a publiée, c'est justement pour faire en sorte que les critères soient uniformes sur tout le territoire et mettre fin à l'arbitraire", explique-t-on.

La difficulté de ce texte est qu'il lâche surtout du lest sur la régularisation des familles. Or la plupart des grévistes de Lille sont des célibataires. Ces derniers, pour être régularisés, doivent justifier d'un emploi et apporter des fiches de paye. Mais là encore, la plupart sont employés au noir. "C'est impossible, comment voulez-vous qu'ils demandent cela à leur patron, estime Monseigneur Gaillot qui les soutient. Il faut absolument revoir cette circulaire."

7 – Article « Libération »

A Lille, les sans-papiers dans la tente de la faim

6 janvier 2013 à 22:47 (Mis à jour: 7 janvier 2013 à 09:15)

Panumat est thaïlandaise et gréviste de la faim à Lille depuis le 2 novembre 2012.

Panumat est thaïlandaise et gréviste de la faim à Lille depuis le 2 novembre 2012. (Photo Aimée Thirion pour Libération.)

Depuis le 2 novembre, ils sont encore 41 à ne plus s’alimenter pour réclamer leur régularisation.

Par Haydée Sabéran Correspondante à Lille Photos Aimée Thirion

«Je suis déterminé, et en même temps j’ai peur.» Hamid (1), 42 ans, ne boit plus que de l’eau et du thé sucré, et prend parfois un peu de sel. «On m’a dit que ça aidait à tenir.» Il a commencé ce matin son 62e jour de grève de la faim, et il a peur de séquelles, «endommager mes reins, ou déclencher un diabète».Avec lui, ils sont 41, dont six femmes, allongés sous une tente bleue devant l’église Saint-Maurice, dans le centre de Lille, à l’entrée d’une des rues piétonnes les plus fréquentées de France. Ils sont algériens, marocains, thaïlandais, guinéens, entre autres. Certains annoncent être à leur 66e jour sans manger. Toute la journée, des ambulances viennent en chercher certains pour quelques heures à l’hôpital, puis les redéposent devant la tente. Le plus âgé a 54 ans, le plus jeune 19. Ils demandent à la préfecture qu’elle régularise 161 sans-papiers lillois. Cette dernière a déclaré que 31 étaient inconnus, 37 non régularisables, 40 connus comme demandeurs d’asile, 44 étaient régularisables et 9 régularisés. Elle a accepté de recevoir une délégation mercredi, en présence de membres de la Ligue des droits de l’homme, dont Annick Batallan (lire ci-contre).

Dans la tente, vendredi, Hamid raconte. «Hier, je n’ai pas dormi, cette nuit non plus, malgré mes six couvertures. J’ai froid, à l’intérieur», dit-il en montrant son thorax. D’habitude, il fait les marchés pour gagner sa vie, au noir. «Payé 15 à 20 euros par jour.» Depuis son arrivée en 2001, il vit chez ses parents. «Mon père est en France depuis 1963. Enfant, je ne le voyais qu’un mois par an, pendant les vacances. Il est français, ma mère l’a rejoint, elle a une carte de résident. Je les ai rejoints ici sur un coup de tête.» Au Maroc, il travaillait «dans une usine de carrelage, pas déclaré», et sur les marchés le week-end. Ici, il n’a pas tout suite fait des démarches. «Au début, à Lille, quand je voyais la police municipale, j’avais peur. C’était maison-marché, marché-maison.» Ses parents sont venus le voir sous la tente mercredi, et lui ont demandé d’arrêter la grève. Il continue. «La grève de la faim, c’est interminable. Comme les Feux de l’amour.»

«Maladie chronique». Actif à Lille depuis presque dix-sept ans, et encore plus depuis la campagne présidentielle, le Comité des sans-papiers du Nord a occupé tour à tour depuis janvier 2012 le siège lillois de l’UMP, la fac de droit, la direction du travail, l’antenne de l’Office de l’immigration et des locaux de la mairie de Lille. A chaque fois pour réclamer le droit de défendre les dossiers en préfecture au même titre que d’autres associations. En vain. Le 2 novembre, ils votent une grève de la faim. Ils passent trois semaines chez eux, puis investissent l’église réformée de Lille-Fives. Au bout de dix jours, l’église demande leur expulsion. Ils sont dispersés dans 13 hôpitaux, puis dans des hébergements d’urgence de la région. Dans les hôpitaux, on ne les garde pas s’ils refusent d’être alimentés. Quelques jours avant Noël, ils débarquent dans l’église Saint-Maurice de Lille. Expulsés dans la journée, ils s’installent sur le parvis, où ils ont passé Noël et le nouvel an. La veille de la Saint-Sylvestre, deux d’entre eux sont expulsés vers l’Algérie. L’un est hospitalisé, à Tizi-Ouzou, selon le Comité des sans-papiers. «Ça nous a porté un coup au moral», reconnaît Patrick Kantsa, 39 ans, un des porte-parole, ex-gréviste de la faim. Jeudi après-midi, des manifestants ont occupé simultanément le hall de la mairie à Lille et le siège du PS, rue de Solférino à Paris. Les premiers ont été reçus par Pierre de Saintignon, adjoint de Martine Aubry, et les seconds par le Premier secrétaire, Harlem Désir. Depuis, les sans-papiers ont obtenu ce rendez-vous après-demain en préfecture, et la Croix-Rouge passe tous les soirs sous la tente.

Une quarantaine a déjà arrêté la grève, explique Patrick Kantsa. «Certains se sont dit : "Je me bats pour obtenir des papiers, mais à quoi ça sert si je passe ma vie alité ?" L’objectif est de travailler et de construire une vie, pas d’avoir une maladie chronique.» Il fait partie des soutiens qui assurent une présence et se relaient jour et nuit, qu’ils aient des papiers ou pas. Après cinquante jours de jeûne, il s’est réalimenté petit à petit. Mais, entre les douleurs et les vomissements, il a eu l’impression d’être «plus mal que pendant la grève».

Berlingots. Les sans-papiers ont fait une demande prosaïque à la mairie : des toilettes, le temps de la grève. Laquelle refuse, arguant du fait que ça prolongerait, et donc encouragerait, le mouvement. «Cette forme de combat, nous ne voulons pas la cautionner, se justifie Pierre de Saintignon. Les personnes sont très fragiles, qui plus est dans des conditions de froid, de vent et de pluie.» Résultat, il leur faut taper à la porte de l’hôtel voisin, à celle du kebab ou uriner dans une bouteille, derriè

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