samedi 22 septembre 2012

[Tchernoblaye] Invitation à participer en Gironde à l'initiative antinucléaire intern ationale des 13 et 14 octobre 2012 (Fukus hima)

Le 18 septembre 2012
Tchernoblaye
http://tchernoblaye.free.fr  

Chers ami-e-s, adhérent-e-s ou sympathisant-e-s de Tchernoblaye,


Comme l'an dernier à la même époque, une grande journée internationale de mobilisation a lieu les 13 et 14 octobre à la demande des antinucléaires japonais, et ce afin de maintenir la pression entre deux "anniversaires" du début de la catastrophe (11 mars 2011).

En Gironde, nous ciblons en particulier la centrale du Blayais qui a dépassé, depuis juin 2011, les 30 ans de durée de vue prévus à l'origine par EDF. Notre revendication est de fait la seule possible : fermeture immédiate de la centrale nucléaire du Blayais. Nous expliquons dans nos publications (tracts, site web) que cette fermeture n'est pas seulement nécessaire sur le plan de la sécurité de la population, elle est aussi porteuse d'avenir y compris sur le plan de l'emploi.

Après avoir rassemblé 1500 personnes devant la centrale du Blayais en avril 2011, puis 1500 à nouveau en octobre 2011 à Bordeaux, puis plus de 2000 le 11 mars 2012 pour une grande chaîne humaine sur les quais de Bordeaux, nous avons estimé nécessaire de proposer une initiative un peu différente.

Ainsi, en coopération avec Greenpeace-Bordeaux, AC Gironde, Négajoule, EELV-Aquitaine et le NPA 33, Tchernoblaye organise une "randonnée" militante à vélo entre la centrale nucléaire du Blayais et Bordeaux, afin de rappeler la proximité de cette centrale avec les 800 000 habitants de l'agglomération.

Cette initiative se déroulera en deux étapes, samedi 13 octobre après-midi et dimanche 14 octobre matin, et sera ponctuée par un grand pique-nique et une manifestation (à pied !) le dimanche 14 octobre à 14h sur les quais de Bordeaux (départ quai Richelieu, devant la maison écocitoyenne, près du Pont de Pierre).

Vous êtes cordialement invités à participer à tout ou partie de ces deux journées.

Attention : pour des raisons d'organisation matérielle et de sécurité des participants, nous ne visons pas à ce que la participation à la "randonnée" en vélo soit massive. Qui plus est, les éventuels candidats ne doivent pas présumer de leurs capacités afin de ne pas causer de problèmes d'organisation (nous n'aurons pas la logistique du Tour de France !).

Si néanmoins vous être motivé et vous sentez en capacité physique pour ces deux journées de vélo, alors nous vous prions de contacter Olivier Debelleix, militant de Tchernoblaye qui coordonne l'organisation de la "randonnée", par e-mail  ol.deb@free.fr ou par téléphone : 06 32 15 78 44

Un débat public aura lieu le samedi soir à 20h30 à Saint-André de Cubzac (le lieu précis n'est pas encore connu, il sera diffusé plus tard et dans tous les cas affiché le soir même devant la mairie de Saint-André de Cubzac) où les "randonneurs" feront étape. Vous êtes cordialement invités à y participer.

Dans tous les cas, vous êtes toutes et tous invités à accueillir les courageux randonneurs antinucléaires le dimanche 14 octobre à midi, puis à pique-niquer avec eux sur les quais, et enfin à participer à la manifestation finale (à pied) sur les quais à partir de 14h.

  A bientôt
Tchernoblaye


lundi 17 septembre 2012

L’Altertour cycliste à Landiras: Non au Dopage par la Très Grande Vitesse !

Sujet: L’Altertour cycliste à Landiras: Non au Dopage par la Très Grande Vitesse !


De : Coordination Vigilance LGV <coordination-asso-vigilance-lgv@orange.fr>


L’Altertour cycliste a fait étape à Landiras

L’AlterTour cycliste pour un monde sans dopages a fait étape en août à Landiras  où il a été accueilli par la Coordination Vigilance LGV, opposée au Dopage par la Très Grande Vitesse.

                                
C'est une fanfare musicale jeune et joyeuse qui a accompagné l'arrivée remarquée des cyclistes dans le bourg de Landiras. Un apéritif offert par la municipalité a rassemblé les cyclistes et le public nombreux et enthousiaste venu les accueillir.

La conférence qui a suivi a permis de faire le point sur les projets de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne:

Les très grandes difficultés de financement de ces projets ont été détaillées. L'étude indépendante, financée par des élus du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne et du Sud-Gironde, montre que la rénovation de la ligne actuelle Bordeaux-Toulouse permettrait des liaisons régulières et rapides pour trois fois moins cher.
Ces projets de nouvelles LGV font l'objet de réserves de plus en plus importantes de la part notamment de la Cour des Comptes, des Assises Nationales du Ferroviaire, de Guillaume Pépy, directeur de la SNCF. Tous s'accordent à dire que l'urgence actuelle est la rénovation des lignes actuelles: sur 10 usagers de la SNCF, 9 utilisent les TER et les trains régionaux et 1 seul le TGV !
Plusieurs collectivités refusent de participer au financement de ces infrastructures (CG du Lot-et-Garonne, CG du Gers, CC du Bassin d'Arcachon, du Pays Basque...).

Ont été évoqués toutes les formes de dopage: dans le sport mais aussi dans l'agriculture, dans l'industrie et dans les transports et il a été souligné à quel point ces formes de dopage sont liées à l'idéologie trompeuse d'une croissance sans limites.

Le repas qui a suivi a permis de poursuivre discussions et échanges conviviaux et un spectacle musical d'une grande qualité a clos la soirée.

Vous pouvez consulter les photos de cette journée à l'adresse: http://lea.asso.free.fr/altertour2012_landiras/

Conférence au Rat Dit: "les femmes dans la commune de Paris (1871)"

                                               CONFÉRENCE au « Rat dit »
                     « Les femmes dans la Commune de Paris (1871) »

Jeudi 18 Octobre à 18H -entrée libre et gratuite- suivi d'un repas à participation libre


« Des femmes partout. Grand signe. Quand les femmes s'en mêlent, quand la ménagère pousse son homme, quand elle arrache le drapeau noir qui flotte sur la marmite pour le planter entre deux pavés, c'est que le soleil se lèvera sur une ville en révolte. »

Jules Vallès, écrivain, Communard (sur une manifestation de 1870).

Celles dont l'Histoire a retenu le nom, ou le prénom (Louise, Élisabeth, Andrée, Nathalie...) et celles qui restent anonymes. Saluées par les uns, honnies par les autres, à la mesure du rôle essentiel tenu par toutes dans l'insurrection.Leurs adversaires de la Commune les surnommèrent « les Pétroleuses »

Conférence présentée par Marie Guermont contact : marie.guermont@yahoo.fr

Au squat du « Rat dit »

102 av du Professeur Bergonier

33130 Bègles

contact :leratdit@gmail.com

Bienvenue!!!!

Soirée solidarité avec Georges Ibrahim ABDALLAH - 28 sept. salle Pierre Ta chou - 19h30

Gia_28_sept



La clé des ondes
&
le comité libérons Georges 33
 organisent une soirée de soutien
pour la libération de Georges ABDALLAH :

- Projection du film
« Après la guerre c’est toujours la guerre »
réalisé par Samir ABDALLAH
prêté en avant première, pour la libération de Georges A.
(entrée gratuite)

- Débat avec René NABA (journaliste et écrivain)
Thème: « La grande oubliée du printemps arabe,
 la Palestine … et Georges Ibrahim ABDALLAH »

« Camarades, c’est en se mobilisant toujours plus sur le terrain de la lutte anticapitaliste anti-impérialiste que l’on apporte le soutien le plus significatif aux prisonniers révolutionnaires.»  Georges Abdallah 

Vendredi 28 septembre 2012 - 19h30  Salle Pierre Tachou (point du jour)
44 rue Joseph 33000 Brunet Bordeaux Accès: tram B arrêt Brandenburg

             


[squatt] : Expulsion d'un centre social autogéré à Toulouse

cp_28_et_29_août_contre_l'expulsion_du_csa.pdf Download this file

1/ le 15 avril dernier, un lieu était réquisitionné à Toulouse pour loger des gens dans le besoin....

communiqué:
Réquisition de l'ancienne prison des résistant-e-s par des résistant-e-s

Dimanche 15 avril, nous avons réquisitionné le bâtiment situé au 1, place des Hauts Murats laissé vide par l’État depuis 10 ans pour y loger des familles avec enfants, des femmes isolées et des jeunes que les logiques du capitalisme forcent de vivre dans la rue. 
Nous sommes un collectif engagé autour de la campagne « zéro personnes à la rue » initiée par le C.R.E.A. (Collectif pour la Réquisition, l'Entraide et l'Autogestion) à l'automne 2011. 7 autres lieux ont déjà été investis dans le cadre de cette campagne qui a permis à plus de 150 personnes de retrouver un toit, une certaine stabilité et de briser l'isolement. Au cours de cette campagne, des lieux réquisitionnés ont été expulsés, en dehors de tout cadre légal. 
Ce qui est criminel ce n'est pas d'habiter ces bâtiments mais de les laisser vides pour la spéculation immobilière alors que chaque année des personnes meurent dans la rue. Le peuple a construit ces bâtiments, c'est à ses enfants de se les réapproprier. 
Nous ne demandons donc aucune subvention et n'attendons rien de l’État si ce n'est la pérennisation de ce lieu. En nous organisant par nous-mêmes, nous devenons un peu plus libres, heureu-ses-x, dignes et émancipé-e-s. 
Aussi, nous sommes ouvert-e-s à toutes initiatives et soutiens sous quelques formes que ce soit, pour faire vivre ce bâtiment, créer un lieu de rencontre, d'entraide sociale et d'échanges politiques. 
Tout pour tout-e-s, pouvoir au peuple ! 
Les habitants, l'Association pour la Réquisition, l'Entraide et l'Autogestion, et les membres de la campagne Zéro personnes à la rue.

2/ Mardi 28 août, l'Etat expulse violemment les habitant-e-s de ce centre social autogéré...

---------- Message transféré ----------
De : Collectif Solidarité Roms Toulouse <collectifsolidariteroms31@gmail.com>
Date : 3 septembre 2012 11:57
Objet : Fwd: Expulsion du CREA à Toulouse : 2 jours sous haute tension !

Mardi 28 août, 6h00 : plus de 200 agent-e-s des forces de l’ordre puisé-es dans les différents corps de sécurité de l’Etat (Police, Gendarmerie, CRS, CRS de Montagne, GIPN…) forcent l'entrée du centre social autogéré. Quatre habitants se réfugient sur les toits pour faire face à l'expulsion. Seul l'un d'entre eux est attaché mais au bout d'une poutre à 22 mètres du sol.

Trois heures plus tard, après avoir été violentés (l'un tazé 5 fois) ils se font descendre, tête la première, arrêter puis emmener en garde à vue pour : outrage, rebellion et violence sur Agent de la Force Publique.
Un an et demi après son ouverture, le bâtiment est saccagé, puis muré jusqu'à nouvel ordre.
Les soutiens rassemblés à l'extérieur tentent de ralentir la fermeture mais se font disperser à grand coup de matraques (plusieur-e-s blessé-e-s légers).
Trois des camarades postés sur le toit sont maintenus en Garde à Vue jusqu'en début de soirée, et finalement relâchés avec risque de poursuites judiciaires.

La préfecture, sortant de son mutisme habituel, déclare dans un élan mensonger sa volonté de prendre en compte les situations personnelles et d'établir un dialogue avec les habitant-e-s du Centre Social Autogéré.
Tout au long de la journée, des actions sont menées en protestation et en soutien, dans le centre-ville de Toulouse.
Le soir même, une assemblée d'urgence réunit plus de 200 personnes pour organiser la suite du mouvement. Une manifestation de nuit s'organise qui dénonce toutes les politiques d'expulsions (locatives, campements stigmatisés Roms, déplacement des quartiers populaires mais aussi d'étranger-e-s...). Au cours de la marche, le cortège prend de l'ampleur. Les forces de l'ordre réagissent et tentent de mettre fin à la manifestation en harcelant les participant-e-s, ils cherchent à interpeller certaines personnes. Malgré la crainte de la violence policière, le cortège continue et ne se dispersera que plus tard. Profitant de ce moment, les forces de l'ordre frappent, fouillent et contrôlent à tour de bras sans arriver à mettre la main sur les personnes recherchées.

Le lendemain, toujours en réaction à cette expulsion mais aussi aux déclarations mensongères de la Préfecture, le mouvement (pour la Réquisition, l'Entraide et l'Autogestion) et ses soutiens décident d'occuper l'antenne locale du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, propriétaire du bâtiment expulsé : la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale. Cette occupation a pour but de faire remonter les revendications suivantes aux responsables de la situation : la réouverture immédiate du CSA, la reconnaissance de l'utilité des centre sociaux et du caractère mensonger du communiqué de la Préfecture ainsi que l'arrêt de toute forme d'expulsion.
Le bâtiment est donc occupé par une soixantaine de personnes. La directrice adjointe prétend accepter une rencontre tout en appelant le cabinet du préfet. Alors que la délégation est reçue, les forces de l'ordre se déploient et délogent le reste du rassemblement qui se retrouve à l'extérieur. Le préfet donne l'ordre d'interrompre la réunion tandis que des policiers « raccompagnent » la délégation. Bilan : deux personnes blessées (7 points de suture au visage et une côte fêlée, sans compter les nombreuses ecchymoses), cinq interpellations et aucune solution proposée.
Quatre des personnes interpellées sont relâchées dans la soirée, dont une avec une date de procès en poche, la cinquième sortira après 22h de garde à vue.

Sans aucun doute, l'Etat ne lésine pas sur les moyens employés pour remettre les gens à la rue, les réprimer, lorsqu'ils ou elles contestent sa légitimité, et tente d'enfermer celleux qui pensent qu'il est une partie du problème et non pas la solution. Confonté-e-s à la férocité policière, que certain-e-s vivent quotidiennement, nous ne nous faisons toujours aucune illusion sur les changements promis : coups de matraque, arrestations, inculpations imaginaires, misères et injustices sociales.
Face à ces réalités, nous continuons de penser que quels que soient les partis au pouvoir, les intérêts défendus sont ceux des riches et des dominants. Nous les combattons en tant que tels. Seule-s l'organisation collective, l'autogestion, l'entraide et le vivre ensemble nous permettent de trouver les moyens de nous émanciper de la servitude du travail, des rapports marchands et de toutes les formes d'emprisonnement (prisons, sexisme, racisme, domination de classe...).

Nous exigeons dès à présent :
- La réouverture du centre social autogéré
- L'arrêt de toutes les expulsions (expulsions de squats, locatives, des étrangers...)
- L'arrêt immédiat des poursuites engagées contre des habitants du CSA et des membres de la Campagne « Zéro personne à la rue »
- La reconnaissance de l'utilité des centres sociaux autogérés
- Le démenti officiel par la préfecture de la Haute-Garonne, les ministère des Affaires Sociales et du Logement des mensonges relayés à l'égard du CREA.

Théâtre champêtre libertaire du 22 et 23 septembre, au château de Ligoure (communauté d' agglomeration de Limoges)

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 -------- Message original --------

Sujet: Theatre champêtre libertaire du 22 et 23 septembre, au château de Ligoure (communauté d’agglomération de Limoges)
Date : Sun, 2 Sep 2012 22:06:29 +0200 (CEST)
De : cira.limousin@free.fr



Merci de bien vouloir diffuser l'annonce des pièces de théâtre qui seront interprétées au château de Ligoure, 87110 Le Vigen (voir le dépliant ci-joint) ! - Samedi 22 septembre, la Compagnie La Balancelle de Paris joue : à 15 heures, Armand Robin (1912-1961), ou la quête de l'universel (Journaliste résistant, cet ami de Georges Brassens traduisait dans plus de vingt-huit langues. Son oeuvre poétique et émancipatrice mérite d'être inscrite au patrimoine de l'humanité). à 17 heures, Alexandre Jacob (1879-1954), un honnête cambrioleur dont les incroyables aventures ont inspirées celles d'Arsène Lupin. - Samedi 22 septembre, à 21 heures, le TRAC (Théâtre rural d'animation culturelle, troupe de trente actrices et acteurs de 84190 Beaumes-de-Venise) joue pour la première fois en Limousin une pièce d'Albert Camus : L'état de siège, mise en scène de Vincent Siano. - Dimanche 23 septembre, à 15 h 30, le TRAC donne une représentation unique de Révolte dans les Asturies, pièce inoubliable d'Albert Camus 10 euros par spectacle, 20 euros le pass pour les quatre spectacles. Réservations : cira.limousin@free.fr


CRÉATION D'UN COLLECTIF CONTRE les GAZ ET PÉTROLES de SCHISTE

Salut tout le monde, une piqure de rappel :


Réunion pour la CREATION D'UN COLLECTIF CONTRE les GAZ ET PETROLES de SCHISTE vendredi 14 septembre à Sanguinet à l'espace Gemme à 20h.

Viendez nombreux, les forages seront bientôt nombreux aussi (et les merdes dans les nappes phréatiques idem...) !

En pièce jointe : journée de rencontre et de mobilisation contre les gaz et huiles de schiste dans le sud-ouest le 22 septembre.

Faites tourner ! Affichez !
A bientot
Emilie



affiche BL 22 sept.pdf Download this file

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Un "Robin des bois" en Andalousie

Un "Robin des bois" en Andalousie
LE MONDE | 29.08.2012 à 19h28 € Mis à jour le 30.08.2012 à 10h19
Par Sandrine Morel

Héros ou vandale ? Humaniste au grand coeur ou marxiste mégalomane ? Juan Manuel Sanchez Gordillo, maire depuis trente-trois ans de la petite commune de Marinaleda dans la province de Séville, en Andalousie, député au Parlement régional pour Izquierda Unida, la gauche unie (écolo-communistes, IU), et membre du Syndicat andalou des travailleurs (SAT), concentre au moins autant de critiques que de louanges sur sa personne.
Connu pour avoir mené, dans les années 1980 et 1990, des campagnes d'expropriation visant à redistribuer la terre aux paysans ou pour avoir développé l'autoconstruction de logements sociaux loués 15 euros par mois, celui que la presse a vite surnommé le "Robin des bois andalou" est revenu sur le devant de la scène médiatique en août, après avoir conduit une opération symbolique du SAT dans deux supermarchés de la région. Le 7 août, à Arcos de la Frontera et à Ecija, des dizaines de personnes ont rempli une vingtaine de chariots de denrées de première nécessité avant de partir sans payer. Ils ont ensuite distribué le butin à différents services sociaux et aux habitants dans le besoin de La Corrala Utopia, à Séville, un ensemble de quatre immeubles vides squattés depuis trois mois par trente-six familles en situation de "danger social", selon les termes des "indignés" qui ont organisé l'occupation et leur relogement.
"CE N'EST PAS UN VOL"
"Ce n'est pas un vol, se défend M. Gordillo. Un vol, c'est ce que font les banques qui achètent de la dette à la Banque centrale européenne à 0,7 % et la vendent à l'Espagne à 7 %. Ce que nous avons fait est un acte d'insoumission pour dénoncer le fait qu'il existe des familles qui ne peuvent pas se payer de quoi manger."
L'action, qui plus est menée par un élu, a provoqué un vif débat dans une Espagne rongée par la crise où les actes de désobéissance civile, certes pacifiques mais qui touchent tous les échelons de la société, se multiplient à mesure qu'augmente la pauvreté et que grandit un sentiment d'injustice sociale.
Occupations d'édifices privés à l'abandon par des personnes dans le besoin, rassemblement massif pour empêcher les huissiers d'appliquer les ordres d'expulsion immobilière, opposition de médecins et d'infirmiers à la consigne de ne pas soigner les immigrés sans papiers comme l'exige une nouvelle loi, ou encore refus de plusieurs présidents de région d'appliquer les coupes, dans la santé et l'éducation, que demande le gouvernement central, sont autant de signes de la colère des Espagnols, de leur désespoir aussi, alors que 25 % de la population active est sans emploi et qu'1,7 million de foyers comptent tous leurs membres au chômage.

En Andalousie, la situation est encore plus dramatique. Région touristique et agricole ayant subi de plein fouet l'explosion de la bulle immobilière, elle est la plus frappée par la crise, avec un taux de chômage de 34 % et même de 63 % chez les jeunes de moins de 25 ans.
Mais cela justifie-t-il le vol de supermarchés ? Les deux grands partis ont rapidement condamné l'action de M. Gordillo, et le parquet andalou a ouvert une enquête. Mais une majorité d'Espagnols a approuvé son geste, comme en témoigne le sondage réalisé sur le site du journal pourtant conservateur El Mundo, selon lequel 54 % des internautes ont considéré que "le hold-up" était "justifié".
50 % DES TERRES DÉTENUES PAR 2 % DES PROPRIÉTAIRES
M. Gordillo, de son côté, a décidé de surfer sur le vent de rébellion qui souffle en Andalousie et a organisé des "marches ouvrières" à travers les provinces andalouses pour exiger "l'abolition des coupes budgétaires et de la réforme du travail" - le gouvernement de Mariano Rajoy prétendant économiser plus de 100 milliards d'euros en deux ans, par le biais de l'augmentation de la TVA, de la baisse du salaire des fonctionnaires ou encore de la réduction des aides aux chômeurs. M. Gordillo plaide aussi pour "la cession des terres publiques aux travailleurs", "la fin des expulsions immobilières", ou encore pour que "les dettes des banques soient payées par les banques", en référence à l'aide de 100 milliards d'euros sollicitée par le gouvernement auprès de l'Union européenne pour recapitaliser le secteur.
La troisième "marche ouvrière" a eu lieu lundi 27 et mardi 28 août, dans la province de Cadix, puis ce sera celles de Grenade, Malaga et enfin Séville, du 5 au 7 septembre. L'occasion de sensibiliser l'opinion sur la situation des travailleurs agricoles. "Avec l'éclatement de la bulle immobilière et la destruction des emplois dans la construction, il y a deux fois plus de personnes qui postulent pour travailler dans les champs. Mais il n'y a pas de travail pour tout le monde", explique Lola Alvarez, responsable du SAT de Cordoue, qui coordonne l'occupation du domaine public de Somonte. Propriété du gouvernement andalou, ce terrain de 400 hectares inutilisé, avec trois bâtiments vides, est occupé illégalement depuis le 4 mars par vingt-cinq personnes qui y cultivent de quoi se nourrir. "Il n'est pas acceptable, alors que des familles sont contraintes de faire les poubelles à la sortie des supermarchés, qu'une terre aussi fertile ne soit pas exploitée", poursuit Mme Alvarez.
"En Andalousie, 50 % des terres sont détenues par 2 % des propriétaires", dénonce aussi M. Gordillo, qui soutient les "récupérations de terres". En 1991, le maire avait obtenu du gouvernement andalou l'expropriation du duc del Infantado, jusqu'alors principal propriétaire terrien à Marinaleda. Il en a fait une coopérative municipale employant plus de quatre cents personnes, devenue le symbole de sa gestion particulière. Aujourd'hui, le mouvement d'expropriation connaît un nouveau souffle, alors que l'Andalousie s'enfonce dans la misère.
sandrine.mo@gmail.com
Sandrine Morel
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/29/un-robin-des-bois-en-andalousie_1752766_3232.html