mardi 5 février 2013

[Guerre] : Communiqué: Non à l’intervention française au Mali, Troupes françaises hors d’Afrique

Non à l’intervention française au Mali,

Troupes françaises hors d’Afrique

Il est clair maintenant que la France vient de rentrer dans une guerre à grande échelle au Mali. En plus du matériel militaire largement déployé, Hollande a décidé l'envoi d'un contingent de 3 500 hommes sur le terrain. On est très loin des déclarations du mois de décembre du ministre de la défense parlant d'un « contingent européen de 400 hommes » qui formerait l’armée malienne... Il s'agit bien d'une opération de guerre qui « durera le temps nécessaire » comme l'a annoncé Hollande.
Des sommes colossales vont être englouties dans cette guerre alors que le gouvernement Ayrault veut nous imposer sa politique d’austérité, ici en France (moins de services publics, de santé, d’éducation, d’indemnités chômage, etc. Mais dans quels buts et pour défendre les intérêts de qui ?
Pour justifier l'intervention, le gouvernement en appelle à la lutte contre le terrorisme. Mais comme en Afghanistan, la guerre engagée pour le compte des grandes puissances occidentales ne pourra que donner de nouvelles armes aux groupes terroristes islamistes, dont nous dénonçons fermement les actions obscurantistes, réactionnaires et criminelles. L'intervention des grandes puissances en Lybie a d'ailleurs renforcé ces groupes armés et la dramatique issue de la prise d'otage en Algérie en est une sanglante illustration.
Cette guerre au Mali aggrave l’instabilité politique de la région du Sahel comme les souffrances des populations.
La « défense de la souveraineté du Mali » face aux « terroristes » n'est qu'un masque pour tenter de cacher le véritable motif de l'intervention. Hollande poursuit la politique du pré carré de l'impérialisme français dans cette région du Sahel, où de puissants intérêts peuvent être menacés, comme ceux d'Areva avec l'uranium du Niger, de Total, de Bolloré ou de Bouygues. Une telle politique ne pourra que se mener sur le dos des peuples, comme on l'a vu en Irak, en Afghanistan ainsi que dans l'ensemble de la « Françafrique ». C’est d’ailleurs ce pillage des ressources et des richesses de l’Afrique qui est le premier responsable de la misère dans cette région et qui constitue la base sur laquelle se développent ces bandes armées.

Mais l'objectif du gouvernement est aussi d'assurer une présence durable de l'armée française au Mali, comme elle le fait au Tchad, au Burkina Faso ou en Mauritanie. Maintenant qu’elle a pris position au sol, l’armée française ne compte pas partir de sitôt à l’image de l’opération « Epervier » au Tchad voisin, qui dure depuis… 1986 ! Qui financera ces dépenses faramineuses ?

Cette présence militaire des grandes puissances risque de déstabiliser toute la région ouest-africaine qui peut devenir le théâtre d’une véritable catastrophe humanitaire avec l'afflux de populations déplacées et de réfugiés dans les pays voisins confrontées à des conditions dramatiques.

De plus, nous dénonçons le muselage des revendications progressistes et démocratiques des oppositions au Mali et dans les pays frontaliers, consécutif à cette agression : l'État d'urgence de trois mois, imposé par les pseudo-autorités maliennes aux populations, où la liberté d’expression et de manifestation sera restreinte ou interdite.

Au Parlement, Ayrault en a appelé à l'union sacrée en déclarant : "Dans ces moments difficiles et alors que nos troupes sont engagées à l'étranger, l'unité de la nation est un atout irremplaçable". Copé lui a fait écho en annonçant « l’esprit d’union nationale doit s’imposer à tous », repris par Marine Le Pen qui juge « légitime » l’intervention.
Face à un tel unanimisme derrière les intérêts des multinationales françaises, il est urgent de faire entendre la voix de ceux qui s'opposent à la politique de la « Françafrique » et qui refusent que le gouvernement mène sa politique guerrière en notre nom.

Dans cet objectif, les signataires de ce communiqué unitaire appellent à :
un rassemblement contre la guerre au Mali samedi 9 février à 15h place St Projet,
ainsi qu'à une réunion publique jeudi 14 février à 20h l'Athénée municipal de Bordeaux.

Premiers signataires :
Femmes Egalité, GA 33, LO, MBDHP, NPA33, PCOF, Sud Etudiant-es, UJFP Aquitaine


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