mercredi 31 octobre 2012

rocès Clichy 7 ans après

Mort de deux jeunes à Clichy-sous-Bois : le non-lieu des policiers annulé
31 octobre 2012 à 14:19 (Mis à jour: 14:50)

Récit En 2005, deux adolescents avaient été retrouvés électrocutés dans un transformateur électrique où, poursuivis par la police, ils s'étaient réfugiés. Le dossier va donc être réexaminé.
Par ALICE GÉRAUD

Il pourrait y avoir finalement un procès dans l’affaire de Clichy-sous-Bois où le 27 octobre 2005 deux adolescents poursuivis par des policiers avaient trouvé la mort dans un transformateur électrique. Sept ans après les faits, la Cour de cassation vient en effet d’annuler le non-lieu prononcé l’an dernier par la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris à l’encontre de deux policiers.

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La Cour de cassation a renvoyé le dossier devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes pour qu’elle statue de nouveau sur ce dossier. Et décide s'il y a lieu, ou pas, de juger ces policiers pour non assistance à personne en danger.

«S’ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau.» Cette phrase, prononcée par un policier sur la radio interne le 27 octobre 2005 à 17h32, alors qu’il voit deux jeunes entrer dans la centrale EDF de Clichy-sous-Bois, est en effet pour les avocats des familles des victimes le cÅ"ur même du dossier. La preuve que les policiers savaient que ces jeunes étaient en danger. Or, ils n’ont pas tenté de leur porter secours et n’ont pas alerté EDF. Quarante minutes plus tard, à 18h12, Zyed Benna, 17 ans, et de Bouna Traore, 15 ans, étaient électrocutés par la bobine du transformateur EDF dans lequel ils s'étaient réfugiés.

Peu après, Clichy-sous-Bois s’embrasait avant que la colère ne gagne les banlieues de toute la France. Nuits de violences et de voitures brûlées, affrontements entre jeunes et policiers, couvre-feu... La mort de Zyed Benna et de Bouna Traore est devenue un symbole du malaise des banlieues et notamment des relations de la police avec la jeunesse française vivant en banlieue. Ou comment un simple contrôle d’identité finit en course poursuite tragique.
«Absurdité de ce drame»

Ce 27 octobre 2005, Zyed Benna et Bouna Traore rentraient d’un match de foot avec huit autres camarades lorsqu’une voiture de la BAC débarque, appelée par un employé du funérarium voisin qui estime leur présence «louche». Lorsque les policiers débarquent, ils arrêtent un des jeunes, les autres s’enfuient. Les policiers demandent des renforts. Cinq autres garçons sont arrêtés. Trois, dont Zyed et Bouna se réfugient dans le transformateur. A l’audience à la Cour de cassation, l’avocat des victimes avait rappelé «l'absurdité de ce drame». «Les enfants qui courent parce qu’ils sont poursuivis par les policiers et les policiers qui les poursuivent parce que les enfants courent», avait résumé Me Patrice Spinosi.

A l’issue de cinq longues années d’instruction, deux policiers sur les quatorze présents sur le site ce soir-là avaient finalement été renvoyés en correctionnelle pour non-assistance à personne en danger. Mais le parquet avait fait appel. Et, en avril 2011, la chambre d’instruction de cour d’appel, considérant qu’aucune faute n’avait été commise, prononçait un non-lieu pour les deux policiers. Les avocats des familles des deux victimes se sont alors pourvus en cassation. Où, lors de l’audience qui s’est tenue le 2 octobre dernier, l’avocat général s'était à son tour prononcé pour un non-lieu à l’encontre des policiers.

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